Description
Sainte-Lucie s’inscrit dans le paysage singulier et remarquable des étangs du Narbonnais. Bordés au nord par la lagune côtière de l’Ayrolle, à l’ouest par l’étang de Bages-Sigean et à l’est par la mer Méditerranée, l’île et les salins de Sainte-Lucie composent des paysages exceptionnels, dans lesquels les plans d’eau, les reliefs et la végétation s’imbriquent dans un territoire de contrastes où se côtoient des espaces et des milieux de nature presque opposée : espaces naturels et artificialisés, zones humides et garrigues arides, pinèdes et sansouïres.
Un peu d'histoire:
L’île est occupée depuis l’Antiquité avec notamment la présence au 1er siècle avant JC d’une villa commerciale et de carrières de calcaire exporté vers Narbonne via le canal de la Robine. Quelques siècles plus tard, les terrains sont rachetés par l’archevêché de Narbonne pour y construire le monastère de Cauquenne et une exploitation viticole dont les traces sont encore présentes (ruine d’une chapelle, terrasses en muret de pierre sèche…).
Après une occupation par divers propriétaires, l’île est revendue en 1919 pour y faire de la culture vivrière et de l’élevage. C’est à cette période que le domaine de Sainte-Lucie est à son apogée. L’abandon de la vigne, du pâturage par les moutons et de l’élevage du gibier a ensuite laissé la place à une exploitation forestière de Pin d’Alep.
Les salins que l'on voit autour de la maison éclusière, déjà existants vers 800, ont subi une période d’abandon vers le 13ème siècle. Les salins tels qu’on les connaît aujourd’hui ont été façonnés entre 1828 et 1927 avec différentes phases d’agrandissement. Des vestiges de norias, premiers systèmes d’entrée d’eau dans les salins, sont encore présents près de la digue de l’Ayrolle au nord des salins. Au moment de leur essor, les salins de Sainte-Lucie faisaient vivre de nombreuses familles comme en témoignent les cartes postales retrouvées dans les archives. Devenue peu rentable, l’exploitation a cessé en 2005. De nombreuses digues, vannes et autres rouets sont encore présents comme témoins de ce passé industriel florissant.