Présentation
A proximité de l’Habitation Bois Debout sur un petit chemin conduisant à un sous-bois, se trouve le cimetière des esclaves. Un lieu de mémoire particulièrement touchant. Une stèle où sont déposées fleurs et bougies, une dalle gravée portant l'inscription “Honneur et Respect“, quelques tombes faites d'un tumulus de terre entouré des conques de lambis orientées “tête vers l'Afrique“.
Régissant le statut juridique des esclaves dans les Antilles françaises, le Code noir a été préparé par Colbert (même si celui-ci mourra 2 ans avant sa promulgation) à la demande de Louis XIV. En concurrence avec d'autres pays européens dans la traite pour les plantations, la France eut besoin de réglementer un trafic jusque là illégal et de régler le statut des esclaves pour un meilleur contrôle des activités du commerce. Pourtant l'esclavage était déjà à l'époque contesté en France et même interdit depuis le moyen âge. Il fut cependant toléré dans les colonies pour “le bien de l'ordre public“. Il donnait en fait un cadre juridique à des pratiques déjà courantes dans les colonies.
Quant à l'Eglise catholique, elle considéra que si en métropole un chrétien ne peut être esclave, dans les colonies, les esclaves devaient être baptisés. Ils ne devaient d'ailleurs pas travailler le dimanche, ni même être vendu ce jour là. Le code noir prévoyait en outre que seule l'église catholique pouvait s'occuper de l'esclavage dans les colonies éliminant toute autre confession dans la logique de l'Edit de Nantes. L'article 44 déclarait “les esclaves être meubles“, mais les maîtres avaient sur eux des droits et des devoirs : obligation de les faire baptiser, de les instruire, de les nourrir, les vêtir, de s'occuper des esclaves âgés ou malades.
En revanche, côté sanctions, ils disposaient de toute une panoplie de châtiments corporels réglementés : enchaîner, battre, mutiler, exécuter.… L'article 43 qui encadre ces punitions prévoyait aussi la punition des maîtres excessifs. Le code noir toucha ensuite Saint-Domingue, la Guyane, puis La réunion et en 1724 certaines mesures furent même aggravées (mariages mixtes interdits, affranchissements plus difficiles). Par contre le règne de Louis XVI verra certains assouplissements. Le 4 février 1794, La Convention nationale déclare que l'esclavage des nègres dans toutes les colonies est aboli. Puis il y aura 1802, et 1848. En 1670, la Guadeloupe comptait 3083 blancs et 4267 esclaves noirs. En 1789, on dénombre 13712 blancs, 3058 noirs libres et 89823 esclaves.
Sources photo et texte : https://fr.guadeloupe-tourisme.com/