Saint-Pierre a été le premier foyer de peuplement de l’île découverte par Christophe Colomb en 1502. Fondée sur la côte occidentale de l’île, elle s’étire, le long d’une rade circulaire entre la base de la Montagne Pelée et la base des Pitons du Carbet. La présence de terres volcaniques et l’abondance de l’eau favorisent durant les premières décennies de l’implantation française, le développement de l’agriculture commerciale et notamment la canne à sucre, après le tabac, l’indigo, le roucou, le café ou le cacao. De nombreuses habitations-sucreries...... add_circle_outline
Saint-Pierre a été le premier foyer de peuplement de l’île découverte par Christophe Colomb en 1502. Fondée sur la côte occidentale de l’île, elle s’étire, le long d’une rade circulaire entre la base de la Montagne Pelée et la base des Pitons du Carbet. La présence de terres volcaniques et l’abondance de l’eau favorisent durant les premières décennies de l’implantation française, le développement de l’agriculture commerciale et notamment la canne à sucre, après le tabac, l’indigo, le roucou, le café ou le cacao. De nombreuses habitations-sucreries s’implantent à proximité du littoral et servent de base au développement rapide des échanges maritimes et de la fonction portuaire. Plus tard, reconverties pour beaucoup en rhumeries (une vingtaine à Saint-Pierre), elles assurent la fortune de la ville qui s’étend sur trois quartiers : le Fort, au nord, du nom du fortin construit en 1665 par Pierre Belain d’Esnambuc ; le Centre, apparu au XIXe siècle autour de la cathédrale construite en 1827 ; le Mouillage, au sud, siège de toute la vie commerciale et portuaire de la ville, avec la place Bertin comme centre des activités. C’est ici que l’on accède à la ville par la mer où que l’on en part.
Une bonne partie des navires assurant le commerce sont des voiliers, qui apprécient la position de la rade par rapport aux vents dominants. La Martinique étant soumise aux alizés soufflant du nord-est, Saint-Pierre offre un abordage facile pour les navires en provenance d’Europe ou d’Amérique du Nord, même si l’appareillage reste délicat. Les navires en partance vers la France doivent longuement louvoyer pour s’éloigner du port en remontant vers le nord. L’autre avantage est la qualité du mouillage et les approches profondes sans écueils qui permettent aux plus grandes unités de s’approcher très prêt de la côte.
A la fin du 19ème siècle, le port reste plutôt sommaire et est constitué de mouillages au large sur des bouées métalliques tenues par des corps morts en raison des fonds sableux qui ne permettent pas la construction de bassins en eaux profondes. De nombreux appontements, quais et estacades s’allongent perpendiculaires à la côte et accueillent les petits bâtiments de cabotage, les vapeurs desservant les lignes régulières ainsi que les navettes à destination des navires mouillés sur rade.
Le trafic à Saint-Pierre est important avec quatre cents navires en moyenne qui y font escale chaque année. À côté du trafic transatlantique, il existe un important trafic de cabotage pour desservir divers points de l’île et le trafic inter-îles entre Saint-Pierre et Fort-de-France, avec escale au Carbet, à Case-Pilote et à Schœlcher. Une seconde ligne dessert le Marin (situé sur la côte atlantique).
A la veille de l’éruption volcanique survenue le 8 mai 1902, Saint-Pierre, est reconnue comme la capitale mondiale du rhum. En France métropolitaine, plus de 80 % des importations de rhum proviennent de la Martinique et la quasi-totalité des rhums martiniquais transitent par le port St Pierre. Au lendemain de la catastrophe, la ville est consumée ainsi que toutes ses distilleries, son usine sucrière, ses commerces. Elle est rayée de la carte en 90 secondes et le poumon économique de l'île et l’un des ports des plus importants d'Amérique centrale n’existe plus. Sur une quarantaine de navires à l’ancre dans la baie, un seul échappe aux nuées ardentes. Dans la ville, 30 000 personnes périssent, on compte seulement deux survivants !