Présentation
L'habitation Vivé se situe à peu près à équidistance des bourgs du Lorrain et de Basse-Pointe, au pied de la montagne Pelée. Au nord-ouest s'écoule la rivière Capot, et au sud-est la rivière Rouge. Les deux maisons de maîtres, ainsi que les vestiges de la chapelle et de l'usine, sont les derniers témoins de l'histoire de Vivé.
L'habitation portait autrefois des noms différents : Cely (1790) , Dehaut (1820) , La Capot (1882) , puis Vivé (1955). Son occupation la plus ancienne remonte cependant au 3e siècle, avec la présence sur le site d'amérindiens originaires de Saladéro près du delta de l'Orénoque. Les fouilles archéologiques, débutées par J.B. Delawarde dans les années 1930, y ont révélé des foyers d'occupations importants. Après M. Bonnafon, propriétaire de l'habitation au 18e siècle, ce fut son gendre, M. Vivé qui obtint la propriété de l'habitation et devint ainsi son éponyme. La famille de Fernand Clerc l'acquit à son tour en 1890, et s'y maintint jusqu'au 20e siècle.
La construction de l’usine se situe à la limite entre les 19ème et 20ème siècles. A partir de la culture de la canne, elle produisit du sucre et du rhum. Trois moulins traitaient ensuite les cannes à sucre préalablement lavées.L'énergie hydraulique, qui servait à alimenter ses chaudières à vapeur, provenait de la rivière Capot, par conduite canalaire aujourd'hui comblée.
Elle traitait les cannes des habitations de la région par l'intermédiaire d'un réseau de voies ferrées d'une longueur de 5,75 kilomètres. Le tracé du chemin de fer suivait à peu près celui de la R.N.1 actuelle, avec une locomotive allant de Chalvet à Vivé, puis vers les habitations Assier et Fond-Brûlé pour rejoindre la "Petite Ravine" en façade maritime, où le sucre était convoyé par bateau.
Les ruines des entrepôts sont encore visibles en bord de mer à Trou chien. C'est de là que se faisait l'embarquement du sucre pour l'Europe. La mer agitée obligeait les bateaux à rester au large. Il fallait alors transporter le sucre vers leurs cales à l'aide de canots tractés par des câbles et des treuils.
Pendant la seconde guerre mondiale, elle fabriqua de l'alcool à 90° et de l'essence, avant d'être fermée par M. Clerc Fernand troisième du nom à la fin de la décennie 1950. Ses terres furent louées à la fin des années 1960 à MM. Régis et Gouyer qui y développèrent la culture bananière, puis morcelées en 1975 en quatre parcelles principales d'environ 180 hectares, vendues à MM. De Lucy, De Meillac, Sooprayen et Marcellin. 20 autres hectares furent partagés entre divers acquéreurs. L'usine cessa toute activité en 1969.
BALADE LITTORALE
Un sentier balisé, la Crabière, au départ du Lorrain vous emmène sur les traces de cette histoire. Il emprunte une ancienne voie ferrée utilisée jadis pour convoyer la canne depuis les champs. Il mène, à travers la forêt littorale, aux ruines de l’usine Vivé, vestige de la grande époque du sucre martiniquais. Le long du chemin, un bornage délimite la zone des 50 pas géométrique qui permettait aux navires du roi d'accoster à tout pont du littoral sans y trouver une propriété privée.
Accès au nord du Lorrain, sur la rive gauche de la rivière Grande-Anse.
Arrivée Vivé ; 3,5 km ; 2 heures aller-retour ; niveau facile