Présentation
A l’approche du phare de Vieux-Fort, appréciez la vue sur les Monts Caraïbes, leur dimension sauvage et pittoresque, souvent difficile à percevoir depuis la terre. Des falaises de roche noire notamment autour de l’anse Turlet, prennent alors des allures spectaculaires.
La pointe Mazarin, l’extrémité sud de l’île de la Basse-Terre est un point stratégique dès les premiers temps du peuplement. En croisant dans ces eaux, vous suivez le sillage de prédécesseurs illustres ou moins connus.
Les amérindiens, excellents navigateurs, y abordent les premiers, peut-être du côté de la plage de la Grande Anse un peu plus haut vers Trois-Rivières ou à l’Anse Dupuy pour son abri sûr. Peu de traces tangibles restent de leur arrivée, mais des fouilles archéologiques permettent d’assurer qu’ils y établissent des villages, introduisent l'agriculture, en particulier la culture du manioc mais aussi l'ananas, le maïs, le coton… sur les contreforts des monts Caraïbes.
La proximité de la mer et des rivières, leur assure des ressources en poissons, coquillages ou crustacés dont ils sont friands et dont ils maitrisent parfaitement les techniques de capture.
Les Espagnols les suivent de peu et le cap de Vieux-Fort a certainement dû voir défiler les caravelles de Christophe Colomb, arrivant de Capesterre où ils posent le pied en 1493 et s’en allant mouiller sous le vent, autour de la baie des Galions.
Quand Charles Lienard de l’Olive qui avait débarqué en 1635 avec quelques centaines de colons, d’engagés et quatre missionnaires dominicains, à la Pointe-Allègre dans le nord de la Basse-Terre, décide, au début de l’année 1636, de chercher un endroit plus prometteur et surtout plus sain pour s’installer, il choisit de s’établir à pointe extrême du sud de l’île, sur le site de l’actuel Vieux-Fort, précisément dans le secteur de Mazarin, où se trouvaient déjà installés les villages Caraïbes. (Des ruines de l’ancien village, appelé Petit Vieux Fort sont encore visibles dont une casemate qui devait abriter les soldats chargés de la protection des habitants, et des vestiges de cimetières familiaux, à l’exemple de celui de la famille Dupuy, puisqu’à l‘époque, la coutume chez les colons était de se faire enterrer sur la propriété).
La cohabitation avec les amérindiens est bonne au début, et une sorte de communauté de vie s’instaure même. Mais les appétits non déguisés des colons, conduisent peu à peu à l’extermination de la population indigène. Fin des caraïbes en Basse-Terre d’où certains s’échappent pour aller se réfugier à la Dominique.
Un fortin, dans un premier temps simplement palissé en bois, est construit vers l’anse Dupuy, non loin de la Pointe. On lui donne le nom de Fort Royal en l’honneur de Louis XIII. Il abrite quelques canons, une chapelle et des jardins à vivre. Il reçoit quelques années plus tard le nom de Vieux Fort dès lors que le nouveau gouverneur Charles Houël, fait construire un nouveau bâtiment défensif, plus massif et surtout plus à même de surveiller l’ensemble de la rade de Basse-Terre, sur les rives de la rivière du Galion.
Dès lors, Vieux-Fort, qui désigne à la fois la pointe sud de la Guadeloupe et la paroisse de ce quartier, puis la commune, devient un poste de défense avancé. Ce poste d’observation des côtes permet de protéger le sud de l’île des attaques Hollandaises, et surtout Anglaises. Ces derniers débarquent à l’Anse Dupuy en 1703 et malgré une courageuse résistance des habitants qui tentent de les repousser, détruisent le vieux fort.
L’Anse Dupuy est aujourd’hui le domaine des pêcheurs et vous croiserez certainement leurs barques en navigant dans le canal des Saintes. Le système défensif de la points de Vieux-Fort n’est plus symbolisé que par le phare construit en 1955. La tour blanche de vingt mètres de hauteur est le repère de tous les navigateurs qui entrent et sortent de la rade de Basse-Terre, pour leur assurer une navigation paisible, entre la mer des caraïbes, et l'océan Atlantique.