Le récit de la mer by Odyssea
D'ici vous embrassez du regard une grande partie de la Baie du Marin. Les yoles et les bateaux de plaisance ont désormais remplacé canots, barges et autres bâtiments de transport. Profitez des tables pique nique pour faire une pause et laissez vous conter l'histoire de la baie du Cul de Sac marin.
Savez-vous que le Marin, à la fin du 19ème siècle, était l’une des plus importantes communes de la Martinique après Saint-Pierre? Qu'elle disposait d’un port de commerce dédié au transport du sucre. Avec plus de 4 000 habitants, c'était d'abord une place forte (lieutenance royale), mais aussi un port, une ville commerciale et un centre industriel avec son usine à sucre.
Comment expliquer ce rôle stratégique du Marin? À la fin du XVIIIème siècle, les paroisses du Sud complètement intégrées au territoire de la Martinique de par leur dynamisme restent pourtant enclavées. En 1785 seules les routes reliant le Vauclin au Marin et Rivière-Salée au Marin et à Sainte-Anne existent. C’est donc par la mer que s’effectuent les relations avec le reste de la Martinique, et la baie du cul-de-sac Marin présente les qualités nautiques d’un bon port.
L’occupation du territoire de la presqu’île est importante. Elle est le cadre du développement d’habitations dès le XVIIème siècle. En 1671, on en recense dix-huit dans le quartier du Cul-de-Sac, trois à la pointe Marin et trois à la pointe Borgnèse. Ce sont des habitations polyvalentes (vivrière, tabac, canne, gingembre) qui vont, à partir du XVIIIème siècle, se spécialiser dans la production de sucre ou de café. Elles sont équipées en fonction de l’époque et de leur localisation de moulin à vent ou à bêtes.
Pour accéder aux littoraux afin d’acheminer leur production vers les principaux ports, elles organisent espaces et paysages par la réalisation de canaux ou de chemins.
Les habitations Talsac-Dorient, Bardoulet disposaient de ces structures ; d’autres possédaient un système mixte liant des canaux à des chemins de halage, comme l’habitation Decasse, mais aussi comme l’habitation Monel (Val-d’Or).
Le canal O’Neil, de l'autre côté de la baie, est un vestige qui relie l’intérieur des terres et le littoral.
Sur le front de mer, des bâtiments pouvaient servir de magasins et être associés à des appontements pour assurer les ruptures de charge.