Présentation
Durant la période coloniale, la Guadeloupe qui fait l'objet de convoitise et d'attaques permanentes, porte une grande attention à la protection de la mer et du littoral.
Les occupants dès leur arrivée s’équipent de moyens de défense et des forts de bois et de pierres sont érigés comme c’est le cas pour le Fort Delgrès anciennement appelé Fort Saint Charles.
Par la suite, le dispositif est complété par un chapelet de batteries installé tout au long de la côte afin d'empêcher tout débarquement ennemi. Les nombreux gouverneurs qui se succèdent y apportent des agrandissements successifs. C’est notamment le cas des poudrières.
Celle du Houëlmont est construite hors de la ville et à l’écart des fortifications pour éviter les dommages que pourrait causer l’explosion de la poudre qui y est stockée. Car le cas est fréquent et la conservation de la poudre à canon, matériau assez instable, cause parfois des dégâts spectaculaires. Eloignée de la zone de combat mais proche des installations militaires de la Basse-Terre à laquelle elle est associée, la poudrière n’a ainsi pas besoin pas de fortifications, ce qui réduit également les coûts de sa construction!
Aujourd’hui le site est au cœur d’un espace naturel protégé par le Conservatoire du littoral et la commune de Gourbeyre. Ces vestiges militaires datant de la toute fin du XVIIIème siècle et le début du XIXe siècle, témoins des bouleversements du passé du territoire, témoignent de la richesse de l’histoire militaire du sud Basse-Terre entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle. On pourrait presque entendre résonner au loin les voix des combattants de Richepance, envoyés par Napoléon Bonaparte pour restaurer l’esclavage, et celles de Delgrès et ses hommes tentant de s’y opposer…
L’ensemble des bâtiments, redécouvert et dégagé récemment, sort peu à peu de l’oubli. On peut y apercevoir une voûte prolongée par une salle non couverte doté d’un dispositif d’abreuvage ou d’alimentation d’animaux (chevaux, mules…).
Autour, la végétation a repris ses droits et offre le spectacle du combat entre vestiges et Dame Nature. Un immense ficus (un figuier maudit de chez nous) enlace la poudrière. Tout près, un sablier des Antilles ou bois diable s’est épanoui. On qualifie quelquefois cet arbre remarquable du nom bien imagé de bombardier car ses fruits qui ressemblent à une mandarine ou à une petite citrouille, explosent lorsqu’ils arrivent à maturité (les anglais l’appellent parfois "Dynamite tree", et son qualificatif latin est "crepitans").
C’est un grand pan du passé de Gourbeyre qu’il fallait le mettre à disposition de la population pour qu’elle s’en empare sur le plan de la connaissance et de la mémoire. C’est pourquoi la ville avec l’aide du Conservatoire du Littoral y réalise un cheminement ponctué d’explications et d’informations à caractères historiques mais aussi en lien avec la Biodiversité et la Géologie singulières des Monts Caraïbes (fin des travaux prévus en 2023).
Vous pourrez également y faire une halte pour un moment de détente avant ou au retour d’une randonnée sur une des traces qui démarrent à proximité ou découvrir le démarrage de cultures agro-forestières de café, cacao ou de vanille à proximité!
Pour qui ?