Présentation
Bijou de la biodiversité, la réserve naturelle nationale des îlets de Saint-Anne est une réserve naturelle nationale à l’extrême sud de la Martinique, à l’est de la pointe de Baham, entre la Baie des Anglais et l’Anse Trabaud. Elle a été créée à l’initiative du Parc naturel régional, et abrite l’un des sites de nidification et de reproduction les plus importants de l’île et même des Petites Antilles. Elle est constituée de 4 îlets calcaires coralliens : l’îlet Hardy (2,52 Ha), l’îlet Percé (0,46 Ha), l’îlet Burgaux (0,47 Ha) et l’îlet Poirier (2,11 Ha). Il est possible de s’en approcher en excursion en kayak ou en bateau, cependant il est formellement interdit d’y débarquer, afin de préserver la biodiversité.
Carte d’identité
Statuts : Réserve naturelle nationale (RNN) / Réserve ornithologique
Superficie classée : 5,57 hectares
Classement : par décret le 11/08/1995
Conservateur : Nadine VENUMIERE
Milieux : Habitats littoraux et halophiles
Gestion : Office National des Forêts et Syndicat Mixte du PNR de Martinique.
La formation géologique des îlets et la géodiversité de la Martinique
Les formations géologiques les plus anciennes de l'île sont âgées de plus de 21 millions d’années (Ma) et se rencontrent dans les presqu'îles de la Caravelle et de Sainte-Anne (a). Il s'agit de coulées de laves plus ou moins hydrothermalisées, de hyaloclastites, ainsi que de calcaires récifaux. Ces roches constituent le socle ancien de l’île, également appelé complexe de base. Ces roches sont les seules traces en Martinique de l’arc ancien des Petites Antilles.
L'île de la Martinique (1080 km²) est essentiellement d'origine volcanique. Les formations volcaniques et volcanosédimentaires y prédominent très largement, accompagnées de formations calcaires liées à des épisodes de sédimentation marine à des périodes de submersion. L'activité volcanique sous-marine initiale, qui a formé le substratum de l'île, entrecoupée de phases de sédimentation calcaire, est devenue progressivement aérienne et a édifié de grands ensembles volcaniques qui constituent les principaux reliefs actuels de la Martinique.
Menaces
Bien que la réserve naturelle ne soit pas victime de la pression anthropique, on observe un déclin de la reproduction, menacant l'avifaune. Cela est dû à la prédation du faucon pèlerin et la présence des rats, qui restent une menace potentielle forte.
Le périmètre maritime de protection accueille quant à lui plusieurs espèces à hautes valeurs patrimoniales (Corail corne d’élan, herbiers de phanérogames marines, oursins blancs et lambis). Les espèces à valeurs commerciales peuvent être impactées par le braconnage dans la zone de cantonnement et dans le périmètre de protection des 100 m de la réserve. Les herbiers et les colonies de corail de corne d’élan sont quant à eux vulnérables aux ancres des bateaux. Les arrêtés préfectoraux actuels définissant les périmètres de protection de 100 m et de 300 m, ils ne prennent pas en compte la protection du milieu marin.
La protection des îlets par les pêcheurs
Les pêcheurs par leur activité professionnelle et par leur héritage familial dans ce domaine, ils disposent d’une connaissance du milieu marin qui, même intuitive, leur permet de se rendre compte de la complexité des systèmes vivants. Le faible nombre de personnes qu’ils peuvent accueillir privilégie simultanément les contacts humains et facilite l’établissement d’une relation propre à la transmission des savoirs naturalistes, historiques et culturels.