Présentation
Etang des Salines
L'étang des Salines est une lagune de 97 hectares, située à la pointe Sud de la Martinique au site des Salines, formant un ensemble naturel encore préservé regroupant à la fois l’étang, situé en arrière de la Grande Anse des Salines, les forêts littorales, les salines et les mangroves.
Géré par le Conservatoire du Littoral, plusieurs accès pédagogiques ont été mis en place, notamment un observatoire pour les oiseaux, des panneaux de découverte de la faune et de la flore, un itinéraire de promenade sur pilotis, un livret explicatif sur la mangrove.
Il faut compter environ 30minutes de balade, un parking est disponible sur place.
Point culturel
Le marais fut exploité de manière artisanale dès le début de la colonisation. Durant la Seconde Guerre mondiale, il fut transformé en saline, pour pallier au manque d'importation de sel depuis la métropole. L'usine centrale du Marin exploita ainsi 17 hectares de marais salants jusqu'en 1965.
Plage des Salines
Les cocotiers, espèces endémiques ou rapportées? par qui et quand, pourquoi?
Le cocotier : {Cocos nucifera L.) est d’origine polynésiennne ou mélanésienne. Il fut introduit en 1525 du Cap-Vert à Porto-Rico puis importé en 1660 en Martinique par le Père Diégo-Lorenzo.
La végétation originelle a été arrachée et remplacée par le cocotier. Sauf que le cocotier n’a pas un réseau racinaire suffisant pour fixer le sable." Le sable est emporté vague après vague par la mer" (Pascal Saffache, chercheur). Plusieurs facteurs expliquent cette érosion de la côte notamment le réchauffement climatique.
L'érosion en Martinique
L'érosion, d'abord localisée au nord de la Martinique, touche désormais l'ensemble de l'île, à l'image de la plage des Salines, l'une des plus visitées dans le sud. A certains endroits, le sable blanc n'est même plus visible et les cocotiers ont déjà les pieds dans l'eau. À l'origine de ce phénomène, plusieurs facteurs. "Non seulement le niveau de la mer s'élève de 1,5 à 2 mm par an, mais en plus la Martinique a tendance à s'enfoncer au nord-ouest à cause des massifs montagneux, détaille Pascal Saffache, professeur à l'université des Antilles et de la Guyane. Sans compter que pendant des décennies, d'énormes volumes de sable ont été prélevés dans la mer pour les besoins du BTP, accentuant l'érosion côtière. Le spécialiste des problématiques littorales pointe également le rôle néfaste des cocotiers :Suite à l'effondrement de l'industrie sucrière après la Seconde Guerre mondiale, l'île s'est tournée vers le tourisme de masse. Or dans l'imaginaire du touriste, la plage tropicale, c'est du sable blanc et des cocotiers, qui ne sont pas endémiques. La Martinique en a donc importé massivement et arraché la végétation originelle. Le souci, c'est que leurs racines stabilisent très mal le sable..."
Un lieu de ponte des tortues marines
Les Antilles constituent un lieu de vie privilégié pour les tortues marines : elles viennent s'y nourrir, se reproduire et pondre sur les plages. Cependant à partir du XVIIème siècle, date du début de la colonisation, l'augmentation brutale de la population antillaise a entrainé d'importantes modifications des milieux et une surexploitation des tortues en tant que ressource alimentaire. Aujourd'hui les tortues marines sont classées au niveau international comme "en danger" voir "en danger critique d'extinction" (UICN). L'urbanisation entraine des nuisances : pollution, pollution lumineuse, sur-fréquentation des plages…
Les différentes espèces en Martinique (dont la tortue imbriquée / critique – la tortue Luth et la tortue verte)
Les tortues marines viennent pondre sur les plages. Après 65 jours environ, les jeunes tortues émergent et rejoignent la mer. Adultes, elles reviendront pondre sur cette même plage.