Présentation
Quand la plaque Atlantique se glisse sous la plaque Caraïbe, le choc est violent. Ce fracas généré dans les profondeurs océanes, fait remonter le magma à la surface, surgir des terres et donne naissance aux volcans de l’île de la Guadeloupe.
En Basse Terre, cela créé, sous l’eau, un paysage de fonds rocheux peu à peu colonisé par une communauté corallienne non-bio constructrice (c’est-à-dire formée par des coraux qui se sont adaptés au milieu qui les héberge sans construire des récifs).
La caractéristique des coraux de la Guadeloupe comme ceux ce toute la Caraïbe tient à leur isolement géographique par rapport à la région indo-pacifique. Après la fermeture de l’isthme de Panama il y a 3 millions d’années, la séparation de la zone caraïbe des autres récifs coralliens du globe a entrainé, avec moult rebondissements climatiques, une évolution spécifique. Résultat, les 50 espèces recensées dans les Caraïbes (contre plus de 700 dans le monde) sont toutes endémiques.
Ce qui veut dire qu’en cas d’extinction, par maladie ou pollution, elles disparaitront purement et simplement de la planète !
La Basse-Terre, volcanique et montagneuse est comme on l’a vu, est dépourvue de récifs coralliens, mais son écosystème récifal abrite une riche biodiversité sous-marine. Eponges, gorgones, des dizaines d’espèces de poissons, de mollusques ou de crustacés, éloignent la monotonie pour tout ceux qui s’aventurent sous l’eau.
Quelques herbiers marins complètent le tableau et jouent un rôle fondamental. Lieu de vie, de nourriture et de refuge pour les juvéniles et pour de nombreuses espèces de poissons, ils participent également à la stabilisation des fonds marins et limitent l’érosion du littoral en retenant les sédiments et en atténuant l’effet de houle cyclonique et les courants lors des tempêtes.
Ils garantissent ainsi la biodiversité des petits fonds côtiers : la bonne santé des herbiers permet le maintien des activités de pêche (en Guadeloupe, chaque habitant consomme 35 kg de poissons par an).
On y trouve des micro-organismes qui s’y accrochent et dont de nombreuses espèces sont friandes. Ainsi ils servent de garde-manger à une faune marine colorée qui vient s’y servir en petits crustacés, mollusques ou anémones de mer… un vrai self-service !
Coloris vifs et parures voyantes, c’est à qui arborera l’allure la plus clinquante, une ruse en partie destinée à tromper les prédateurs. Savez-vous par exemple que la tache sombre placée à l’arrière du corps du poisson quatre yeux (kat zié) lui sert à berner l’ennemi, qui de loin pense repérer un œil et qui, lancé à sa poursuite, risque fort de s’engager dans la mauvaise direction…
La vie sous l’eau est tout sauf monotone et il n’y a qu’à s’offrir un baptême de plongée avec un moniteur expérimenté pour en être convaincu. Des spots proches et parfois accessibles depuis le rivage, peuvent tout de même atteindre plus de 60 mètres de profondeur.
Ils abritent de nombreuses espèces : poisson ange, poisson coffre, murène, thazard (un des plus rapides de Guadeloupe, capable de sauts impressionnants)… Une plongée dans le grand bleu en mer des Caraïbes est une expérience inoubliable.