Présentation
C’est Charles Houël, alors gouverneur, puis seigneur et propriétaire de la Guadeloupe, qui fait construire la première maison forte dès le XVIIème siècle afin de lutter contre les assauts des Indiens Caraïbes déjà installés sur les lieux.
Dominant la ville de Basse-Terre, capitale de l'île à cette époque, c’est un lieu sécurisé mais surtout le symbole de son pouvoir sur la population. Il porte d’ailleurs le nom de fort Saint-Charles.
Il fait partie d'un ensemble défensif, qui court sur tout le littoral jusqu’à Trois-Rivières, imaginé tant pour se protéger des incursions des navires ennemis (espagnols, hollandais mais le plus souvent anglais), que pour se prémunir des attaques par voie terrestre du côté de Dolé.
Bien qu'il soit facile à bombarder depuis la mer, il est peu à peu transformé en une véritable forteresse. Ses canons éloignent les navires indésirables tout en protégeant les navires de commerce ancrés dans la rade de Rivière Sens en attente d'un chargement.
C'est aussi un haut lieu de la résistance des Guadeloupéens, quand en 1802, le général Richepance, envoyé par Napoléon Bonaparte pour rétablir l’esclavage en Guadeloupe se heurte aux troupes conduites par l'officier mulâtre, Louis Delgrès, anti-esclavagiste et abolitionniste.
Après avoir lutté en vain, ce dernier appelle à ne pas se soumettre face à la tyrannie. Il meurt en 1802, à l’âge de 35 ans, avec 300 de ses hommes, faisant exploser son retranchement, pour qu’ils ne soient pas faits prisonniers.
Une inscription en sa mémoire est placée dans la crypte du Panthéon, à Paris.
C’est aussi dans l’ancienne poudrière qu’en 1976, lors du dernier réveil de la vieille dame, comme les guadeloupéens appellent la Soufrière, que l’équipe scientifique dirigée par Haroun Tazieff, s’installe pendant plus d’une année pour suivre l’évolution de la situation éruptive, allant jusqu’à faire déclencher la plan Orsec et évacuer plus de 70 000 personnes qui ne pourront réintégrer les lieux qu’un an plus tard!
