Présentation
Gourbeyre est une ville d’eaux précieuses à plusieurs titres et son histoire est intimement liée à cet élément.
La mer d’abord d’où ont surgi les Monts Caraïbes au creux desquels elle a vu le jour. Son peuplement est aussi une histoire maritime. Tous ceux qui ont bâti le territoire tel que nous le voyons aujourd’hui ont bravé les océans pour s’y installer.
Les amérindiens les premiers ont posé leurs villages et cultivé leurs jardins entre Basse-Terre et Vieux Fort. Ces peuples de transmission orale ont laissé peu de vestiges si ce n’est quelques poteries que l’on admire encore dans les musées. C’est dans les savoir-faire des pêcheurs, des artisans, des jardiniers que vous allez retrouver leur héritage… Des fruits tropicaux et de nombreux légumes qu’ils ont amené rendent les marchés d’ici éclatants de couleurs. Des techniques de pêche savamment transmises de générations en générations se pratiquent encore aujourd’hui. Il n’y a cas discuter avec les pêcheurs de Rivière-Sens. Et les nombreuses vertus des plantes constituent une pharmacopée utilisée par tous, naturellement. Faites un saut à la Sylvathèque pour comprendre les secrets des plantes et des arbres de chez nous.
Quand les pionniers européens débarquent, c’est du côté de la baie des Galions. Ils occupent peu à peu l’espace de leurs prédécesseurs, jusqu’à les en chasser, mais adoptent quelques-unes de leurs coutumes qu’ils adaptent à leurs propres traditions. C’est ainsi que le hamac, bien connu pour des siestes bienfaisantes, ou l’usage du tabac ont traversé le temps. C’est aussi le début de la culture de la canne à sucre en Basse Terre en même temps que l’arrivée de nombreuses populations d’Afrique, amenées de force pour faire la richesse des premiers Habitants.
A Gourbeyre, du fait du relief accidenté et du climat, ce sont des plantations de café, de coton, de tabac, d’épices, de bananes…qui se développent. Au fil des siècles, les cultures se sont mêlées et les nombreux brassages ont donné à notre destination un goût et des saveurs uniques. Qui vient chez nous doit goûter au rhum du soir devant un coucher de soleil, à un vivaneau au court-bouillon rougi par l’huile de roucou, aux Dombrés et Ouassous, ces boulettes frites accompagnées d’écrevisses locales...
Du temps de ces Habitations, restent quelques belles demeures dont celle de Bisdary en cours de complète rénovation. Vous pouvez apprécier le panorama dont bénéficiaient ces premiers occupants. Des anciennes plantations vous devinez la présence en vous baladant entre bananeraies et champs cultivés au plateau Palmiste. Une fois grimpé la côte escarpée qui y mène, faites un petit effort pour prendre un bain de fraicheur au Bassin bleu. Instants magiques garantis quand le soleil perce la voute des grands arbres et vient éclabousser de ses rayons d’or le turquoise de l’eau.
Puis sont venus les temps troublés des conflits. Et là aussi le danger arrive le plus souvent par la mer. Hollandais, Français et Anglais s’y livrent des guerres sans merci pour conquérir nos terres bénies des dieux. C’est pour y faire face que de nombreuses pièces d’artillerie sont installés à proximité du rivage à Rivière-Sens ou à portée de canon. Il y en a eu jusqu’à 7 à Gourbeyre. Certaines sont encore visibles parfois cachées par la végétation luxuriante comme celle que vous pouvez voir en empruntant le sentier pédagogique sur le Houëlmont. En redescendant faites Halte à la poudrière. Enchâssée dans un figuier maudit, elle témoigne d’un système défensif bien pensé qui choisit de séparer le site de l’ensemble des lieux de défense pour éviter les dégâts au cas où la poudre qui y était stockée viendrait à exploser!
Enfin arrivent les flûtes napoléoniennes chargées de soldats envoyés en Guadeloupe pour y rétablir l’esclavage. Arrivés à bon port, ils souffrent de nombreuses maladies en raison des changements de climat. Après la victoire à Matouba, il est temps de s’occuper de la santé des hommes. Un site est choisi pour accueillir un établissement thermal et sanitaire permanent selon les préceptes des scientifiques de l’époque. Ainsi nait Dolé-les-Bains dont le sort est scellé par l’administration civile et navale. Le lieu est idéal car d’après les analyses effectuées, ses eaux sont salines grâce à sa proximité avec l’océan et apporteront des bienfaits qui ne sont plus à démontrer! L’endroit accueille uniquement les personnes blanches, l’élite de l’île, jusqu’au début du XXème siècle, mais quand les établissements se multiplient pour les civils alentour, Dolé ouvre enfin au public. Aujourd’hui Dolé-les-Bains n’existe plus mais l’eau minérale Capès Dolé qui sort de l’usine construite à proximité, est celle que vous trouverez sur toutes les tables de Gourbeyre.
Ne dit-on pas que déjà les amérindiens en connaissaient ses qualités et que pour immortaliser cette eau si précieuse, ils dessinaient son symbole sur leurs poteries? Ce signe a depuis été repris sur les étiquettes des bouteilles qui sortent désormais de l'usine contiguë. Ainsi la boucle est quasi bouclée, ne vous reste plus qu’à vous rendre aux Bains des Amours tout à côté, un petit bassin en forme de cœur au charme romantique. L’eau chaude venue des entrailles de la soufrière invite à la baignade et blotti sous les lianes et les bambous, vous voilà presque seul au monde.
Pour plus de sensations fortes, un dernier rendez-vous à la marina et la plage de Rivière-Sens. C’est le clap de fin de notre histoire, car c’est ici que tout a commencé et c’est là que tout finit. Le port accueille désormais d’autres marins et d’autres capitaines pour des explorations, de nouvelles expériences et de beaux voyages sur les Routes Bleues de la mer des caraïbes.