Présentation
La Soufrière n'est pas le seul volcan de la Guadeloupe.
Le Houëlmont, cette montagne de forme oblongue très particulière que vous apercevez et qui domine Rivière-Sens, est un peu le phare de Gourbeyre. Il semblerait que le sommet soit le cratère initial surgi des eaux il y a 500 000 ans à l'occasion d'une éruption volcanique sous-marine !
Ce massif compact fait partie intégrante des Monts Caraïbes, séparé de la Soufrière par le col de Gourbeyre, et formé de trois volcans excentrés par rapport a l'axe volcanique du reste de l'île : le Houëlmont, le Morne Grand Voûte et le Grand Ajoupa.
Le Houëlmont est d’abord utilisé par les premiers kalina. Ces amérindiens venus d’Amazonie, installés au abords des rivières, sur le littoral de la Baie des galions, y cultivent des vivres. Ils y trouvent aussi les arbres nécessaires à la construction de leurs célèbres canoas, longues pirogues de mer creusées à même le tronc de gommiers blancs!
Plus tard c’est Charles Houël de Petit Pré, un des seigneurs de la Compagnie des îles d'Amérique, à l’origine de l’expulsion de ces mêmes amérindiens qui va laisser son nom à la montagne pour la postérité…
Sur ses flancs, d’anciennes « habituées », ces exploitations temporaires créées par le déboisement des parcelles, parsèment les lieux. Manguiers et vanille, échappés de ces anciens jardins, se mélangent aux essences forestières pour offrir de savoureuses et odorantes rencontres. Un chemin pavé atteste de ces aménagements anciens. Rejoignant Rivière Sens, il était jadis utilisé par les propriétaires exportateurs de bananes qui acheminaient leur production jusqu'aux quais. Les fruits étaient ensuite chargés sur des chalands et transportés jusqu'aux cargos mouillant dans le port de Basse-Terre. Autrefois, banane, café, cacao, vanille et manguiers colonisaient ces terres qui laissent place désormais à la forêt.
Au détour d'un virage, elle se pare de magnifiques balisiers rouges et jaunes. À quelques pas, vers le sommet, un petit cimetière de trois ou quatre tombes ceinturées par de rachitiques crotons, rappelle que cette propriété appartenait au XVIIe siècle aux jésuites qui ont choisi d’y reposer pour l’éternité.
On a du mal à imaginer que ces lieux paisibles ont fait partie du dispositif complexe de défense de la Basse Terre, destiné à décourager ou à ralentir les débarquements ennemis.
Au pied du Houëlmont, une poudrière dont les murs sont encore visibles, rappelle ces temps de conquêtes et de guerres franco-anglaises.
Aujourd'hui endormi, le mont Houëlmont est un lieu privilégié de balades et de randonnées pour découvrir vestiges historiques, faune et flore endémiques à la Guadeloupe. Une curiosité : la mare, sur le sentier pédagogique qui fait le petit tour du sommet.
C´est une source souterraine des Monts Caraïbes dont on pensait qu´ils étaient sans nappe d'eau captive et la seule mare d'altitude de Guadeloupe !