traduire/translate
en
es
fr
it
pt
de

Présentation

Selon certains historiens, l’étymologie de Roura viendrait du nom d’une tribu d’Amérindiens, les Arouas, qui vivaient dans la région. L’histoire de cette petite commune est intimement liée à l’histoire des Jésuites en Guyane. Ce sont eux qui, en 1675, fondent le village, y construisent une église et y développent, grâce aux esclaves, la culture de la canne à sucre, du manioc et du coton. Une vingtaine d’années plus tard, une concession est attribuée au Sieur de Gennes qui, séduit par l’endroit, décide de s’y installer. Devenue Comté de Gennes en 1698, la concession donnera d’ailleurs le nom de Comté à la rivière qui longe l’Oyack, ce cours d’eau aux trois noms. D’abord Orapu, il devient Oyack pour prendre l’appellation de Mahury, en amont du pont construit en 1991. Le blason de Roura est d’ailleurs traversé par une large bande bleue qui symbolise les voies fluviales, richesse incontestable de son territoire.

Au début du XVIIIe siècle, les révoltes d’esclaves et le marronnage se succèdent. Sous l’impulsion d’un noir marron du nom de Gabriel, un important groupe d’esclaves s’enfuit et s’installe dans la forêt. L’implication de ce chef marron dans la rébellion des esclaves fut si importante que son nom a été attribué à la zone qui abrita son camp de rebelles : la montagne Gabriel et la crique Gabriel. Dénoncé a priori par un esclave, Gabriel fut pris et condamné à mort.

Plus tard, aux alentours de 1786, une concession proche de la crique Gabriel fut vendue au Marquis de la Fayette. Militant pour l’émancipation progressive des esclaves, il laissa à sa femme et à deux administrateurs le soin de gérer ces terres. Confronté à des problèmes de cadastre et à l’opposition des autres colons quant au sort des esclaves, sa tentative de libération échoua et ses terres retournèrent à l'État.

En 1848, année de la deuxième abolition de l’esclavage, le secteur de la Gabrielle dont on disait à l’époque qu’il était le « plus riche atelier de la colonie » est alors abandonné par les esclaves émancipés qui choisissent de s’installer à Cayenne ou de cultiver leurs propres abattis. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, l’installation d’une colonie pénitentiaire en Guyane toucha également Roura. Des bagnes de Saint-Augustin à Cacao, de Sainte-Marie ou encore de Saint-Philippe sur la Comté, il ne reste plus rien hormis quelques fondations.
Roura au XXe siècle

De l’histoire récente de cette commune atypique, on retiendra bien sûr l’arrivée des Hmongs en 1977 et leur installation à Cacao. Située à une soixantaine de kilomètres de bourg de Roura, cette ancienne plantation va devenir au fil des années le premier fournisseur de Guyane en produits maraîchers. A force d’opiniâtreté, les Hmongs ont fait de Roura la première commune agricole de Guyane mais aussi… une des premières communes touristiques. Tous les dimanches, le marché couvert accueille en effet touristes et Guyanais qui, le temps d’une soupe et de quelques nems, quittent l’Amérique du Sud pour rejoindre l’Asie du Sud-Est.

Commune d’origine de Félix Eboué, Roura a longtemps connu un certain isolement. Les nostalgiques du bac la Gabrielle se souviennent encore des attentes sur les berges, de l’embarquement des voitures, de l’heure du dernier bac à ne pas manquer... Un pont, construit dans les années 90 sur le fleuve Mahury, en autorise aujourd’hui l’accès et ouvre la porte à de nombreuses excursions.

S'y rendre

Latitude:
4.727770
- Longitude:
-52.329029
M'y rendre

Médiathèque

Contacts

home Adresse

Roura, Guyane française

Imprimez ou partagez par mail

Mentions légales