Tour de la Giraglia - Barcaggio - Cap Corse Capicorsu
Escale Culture et Patrimoine : Les Tours Génoises du Cap Corse
20275 Barcaggio, Ersa, France
Description
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Description
Parmi les tours du littoral du CAP CORSE, c’est assurément l’édifice le plus important. L'îlot de LA GIRAGLIA constitue le prolongement septentrional du CAP CORSE. Situé sur la commune d'ERSA au Nord des marines de BARCAGGIO et de TOLLARE, distant d'environ 1,2 à 2 milles nautiques de la côte (soit 2 à 2,5 km), cet îlot long d'environ 800 m, large en moyenne de 50 m s'élève à plus de 60 m au-dessus de la mer. Il est exposé à tous les vents, d'accès difficile, isolé par les tempêtes une bonne partie de l'année. Dominé par son phare qui porte à 30 miles nautiques, il marque le passage obligé pour tous les navires allant d'un rivage à l'autre de la Corse, de la mer Méditerranée à la mer Tyrrhénienne.
Le caractère stratégique du siten'échappe pas aux génois qui dès 1551 projettent d'y construire une tour importante. La décision de construction n'intervient qu'en 1573. La construction est longue et laborieuse. Aux difficultés naturelles d'accès, s'ajoutent des attaques des Turcs sur le chantier et d'innombrables contestations entre le surintendant à la construction, ses partenaires et les populations réticentes à payer l'impôt levé pour la construction. La tour est finalement achevée en 1585.
C'est une construction importante, de type carré, à plusieurs étages, destinée à abriter une petite garnison constituée au minimum d'un chef, d'un bombardier et de deux soldats. Elle est dotée de deux pièces d'artillerie et de mousqueterie.
Quelque peu tombée en désuétude au XVIIIe siècle, NAPOLEON 1er inquiet des incursions de la flotte anglaise sur les côtes de CORSE, l'avait faite rénover et y avait installé une garnison sous le commandement de Pasquale BONAVITA. Après une brillante épopée de corsaire au service des rois LOUIS XV et LOUIS XVI, durant laquelle il s’était illustré contre les Anglais aux Antilles puis lors de la guerre d’indépendance des Etats Unis d’Amérique, Pasquale BONAVITA avait pris sa retraite en son village natal d’ERSA peu avant la Révolution. La reprise des conflits avec les Anglais l’avait conduit à se voir confier la défense de l’île de LA GIRAGLIA. Avec ses canonniers, l’ancien corsaire s’y illustra en repoussant, au cours de l’été 1794, les assauts de la flotte anglaise de NELSON. L’illustre amiral venait de s’emparer de la place de CALVI après un siège au cours duquel il avait perdu son œil droit. Il convoitait l’Ile de LA GIRAGLIA qui lui aurait offert un point d’observation stratégique en Méditerranée. On a vu comment, furieux de ses déboires devant LA GIRAGLIA, NELSON se défoula en bombardant la Tour de SANTA MARIA LA CHIAPELLA.